mardi 3 mai 2011

Ubuntu 11.04 abandonnera l'interface GNOME pour Unity



Lorsque l’on parle des changements d’interface, on trouve généralement trois écoles : ceux qui se réjouissent de la nouveauté, ceux qui pestent contre les modifications, et ceux qui tentent de mesurer le gain réel. Une chose est sûre, le changement annoncé par Canonical au sujet d’Ubuntu devrait largement donner matière à réflexion aux trois groupes : l’abandon de l’environnement de bureau GNOME au profit d’Unity.



GNOME est l’environnement de bureau d’Ubuntu depuis ses premières versions, et sa présence est une marque de fabrique aussi forte que le nom de la distribution lui-même. Même si Ubuntu est décliné en différentes saveurs via KDE ou encore Xfce (respectivement Kubuntu et Xubuntu), le projet central fait la part belle à GNOME. Or, ce dernier s’avance vers une version 3.0 majeure, et les directions prises ne conviennent pas à tout le monde.

L’annonce du changement a été faite par Mark Shuttleworth, PDG de Canonical, lors du salon Ubuntu Developer Summit qui se tient en ce moment Floride. Lorsque le patron a parlé du « plus gros changement d’interface jamais intervenu dans Ubuntu », il ne s’agissait pas d’un langage marketing, mais d’un constat plus qu’évident :



Le résumé des raisons peut s’exprimer ainsi : les choix qui sont faits actuellement pour le développement de GNOME 3.0, alias GNOME Shell, ne correspondent pas à la direction que les développeurs d’Ubuntu souhaitent donner à leur système. Et quelle est cette direction ? Sachant que Mark Shuttlework a indiqué à nos confrères d’Ars Technica que la gestion du tactile multitouch était une priorité pour Ubuntu, le mystère n’en a plus que le nom.

À partir d’Ubuntu 11.04, prévue donc pour le mois d’avril prochain, Unity sera l’interface par défaut de la distribution. Un changement conséquent dans la manière d’aborder l’utilisation globale du système, mais qui n’est pas si radicale que ça dans plusieurs secteurs, notamment la gestion des dossiers et fichiers. Du propre aveu de Shuttleworth, celle d’Unity nécessite encore beaucoup de travail pour devenir efficace. Aussi, le navigateur Nautilus sera toujours présent. Mais, à terme, la gestion classique des données devrait devenir contextuelle, Shuttleworth trouvant l’actuelle « brisée ».

Bien évidemment, toute la base technique de GNOME reste en place, on ne parle ici que de l’interface. Cela étant, Ubuntu est de loin le plus gros ambassadeur de cette interface devenue une valeur sûre depuis des années, notamment par une évolution très en douceur, qui est la marque de fabrique de cet environnement. La décision de Canonical risque d’isoler l’interface de base, même avec GNOME Shell, entre un géant qui se passe d’elle et l’environnement KDE qui progresse très rapidement sur des bases nouvelles.

Il a tout de même été demandé à Mark Shuttleworth pourquoi les développeurs travaillaient sur leur propre Shell au lieu de participer à la création et au développement de celui de GNOME 3.0. Réponse simple, mais pourtant à tiroirs : les directions prises dans le projet GNOME Shell sont trop éloignées de celles que souhaite Canonical. Exemple : les menus globaux, « à la Mac OS X », auxquels l’éditeur tient réellement, alors que les développeurs de GNOME Shell n’en veulent surtout pas.

Canonical vise désormais une interface personnalisée qui pourra aussi bien être utilisée sur un PC classique qu’une tablette. La focalisation sur le multitouch et l’annonce importante sur Unity vont dans une seule et même direction. Quand on suit l’évolution de KDE 4.X, celle d’Apple, notamment avec l’annonce de Lion, et maintenant celle d’Ubuntu, il est difficile de ne pas voir que tout va dans le même sens : une uniformisation des interfaces et la jetée d’un pont entre le fixe et le mobile. 

Rédigée par Vincent Hermann le mardi 26 octobre 2010 à 16h51 (38274 lectures)
Source de l'INformation : Ars Technica

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