samedi 14 mai 2011

INTERVIEW DE LILLY WOOD & THE PRICK


"Lilly Wood & the what ?", titrait leur premier EP, il y a un peu plus d'un an. 'Révélation du public' aux Victoires de la musique, Nili Hadida et Benjamin Cotto, ce duo diablement efficace, oscillent à mi-chemin entre insouciance et fausse naïveté. Rançon de la gloire, il repart sur les routes et affiche complet pour leur passage à l'Olympia et au Bataclan le 11 mai et 1er juin prochain. Rencontre.

Au départ, il y a cette rencontre, dans l'effervescence d'un café parisien. Une rencontre aux allures de collision. Entre elle, sous influence eighties et lui bercé par lesguitar heroes que sont J.J. Cale et Eric Clapton. Un véritable choc des cultures qu'ils ont pourtant su dépasser, apprivoiser avec simplicité et autodérision pour délivrer une musique sur mesure et un premier album mystérieux, insaisissable, où la candeur des compositions dissimule une écriture souvent baignée d'amertume. 



'Invincible Friends', c'est un titre d'album qui résume assez bien votre histoire, votre parcours jusque-là ?

 Zoom
Nili : Quelque part, oui. C'est un peu un hommage à toutes nos rencontres, au parcours depuis le départ, aux gens qui nous ont aidés à arriver jusqu'ici même si ce n'est qu'un début, mais pour nous c'est important ce qui arrive. C'était pour le dédier à ces gens.

Ben : Lilly Wood & the Prick c'est un ensemble de personnes, amis, famille, public… qui travaillent pour un même but : la musique.

N : Derrière le duo, il y a un collectif. Tout ce petit monde constitue un cocon inamovible sur lequel on peut s'appuyer.


Il y a quelque chose qui tient du diamant brut dans votre couple musical…

B : C'est marrant cette idée ! Je trouve qu'il y a de ça, oui. On ne cherche pas à atteindre la perfection, à faire quelque chose de pointu ou de brillant mais quelque chose d'authentique, de spontané. 

N : On fonctionne vraiment comme ça, à l'instinct. On est assez impulsifs... enfin, peut-être moi un peu plus, mais je pense que toi aussi… (elle le regarde) Si, t'es impulsif, toi…

B, peu convaincu : oui, oui... (rires)

N : … bref, il y a juste cette envie d'écrire comme ça vient. C'est notre force. Et peu importe si c'est léger, si ça ressemble à de la pop ou pas. Ca se veut juste sincère, d'où, peut-être, cette apparente simplicité qui peut effectivement ne pas plaire à tout le monde. Mais c'est vraiment important pour nous de ne pas se poser de questions, de pouvoir partir dans toutes les directions. Il y a un côté dispersé, c'est sûr. Mais on ne veut pas se coller d'étiquette, se cantonner à un seul style. On aime tellement de choses que si jamais on commence à s'enfermer maintenant, on ne pourra plus "grandir"... 

B : Beaucoup de chansons sont des accidents de parcours. Des improvisations couchées sur le papier pendant des séances de travail… hum… tout aussi improvisées. Après on peut passer trois semaines à ne rien écrire, juste à vivre… avant de se retrouver et écrire à nouveau. Après, il y a des gens qui te permettent de canaliser un peu tout ça…


Il y a un côté un peu schizo dans ce premier album dans lequel vous naviguez entre électro, pop, folk, new wave, funk… Comment concilie-t-on autant de différences, de faux-semblants ? 

 Zoom
N : C'est une richesse d'avoir quelqu'un de différent en face chez qui puiser d'autres choses. il y a toujours des compromis mais je pense que quelqu'un qui fait uniquement ce qu'il a envie de faire, qui est dans l'autocongratulation, celui-là il n'arrive nulle part.

B : Je vais prendre l'exemple d'un groupe auquel je ne nous compare pas mais Joy Division, c'est un genre de musique où tous les titres sont pareils et c'est super. Nous, on fonctionne pas comme ça ; nous, on prend tout ce qu'on aime.

N : On a appris à ne pas tout de suite monter sur nos grands chevaux, à savoir écouter, comprendre que même si au premier abord c'est pas ce qu'on aurait fait, il y a peut-être quelque chose d'intéressant et c'est pour ça qu'on arrive a faire de la musique, je pense. On est à l'écoute de l'autre. Le projet c'est un bout de Ben, un bout de moi, un bout du réalisateur du clip, de Pierre qui produit les morceaux.   Lire la suite de Pop de choc »


Session acoustique - 'Untitled Yet'

(c) Evene

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