samedi 14 mai 2011

THE KILLS, LE ROCK DANS LE SANG


The Kills, rencontre entre une punkette de Floride et un anglais nourri au garage rock, est de retour après plus de trois ans de silence. Porté par la hype people (le guitariste et compositeur, Jamie Hince, est le nouveau fiancé de Kate Moss), le duo n'en a pas pour autant perdu son mordant. Leur quatrième album 'Blood Pressures' frappe juste, rugueux et efficace à souhait.

Quasiment quarante mois d'attente pour un quatrième disque sortant un 4 avril. Autant dire qu'on attendait de The Kills qu'ils se mettent en quatre pour nous (re)séduire après leur excellent troisième album 'Midnight Boom' (2008). Entre temps, ils ne sont pas restés les bras croisés. Jamie Hince, guitariste et compositeur, en a profité pour emballer Kate Moss (même pas jaloux !) et faire par la force des choses la Une des magazines people en attendant son mariage annoncé pour juillet.
Alison Mosshart, chanteuse américaine pur rock aux cordes vocales interdites aux moins de 16 ans, a été enrôlée pour sa part par Jack White (White Stripes) dans l'expérience Dead Weather. De ce combo d'Einstein du rock dur, on retiendra au minimum 'Horehound', album comptant parmi les grands plaisirs bruyants de 2009. Alors que valent ces retrouvailles regardées d'un œil sévère par les Ayatollah du rock prêts à enterrer tous ceux qui s'approchent trop des strass du show business ? Sans aucun doute, le duo a pris de l'épaisseur. Alison, liane sombre camouflant son minois derrière sa chevelure corbeau, a raccourci sa frange, élargi son chant, gagné en netteté et en sensualité – oui c'est possible ! Jamie Hince, lui, va droit au but avec des riffs efficaces et une volonté de découper ses chansons au plus près du manche de sa six cordes. Mais surtout, dès les premières mesures de 'Future Starts Slow' qui ouvre l'album, cette irrépréhensible envie de taper du pied qui montait à l'écoute de 'Tape Song' ou 'The Good Ones', se réveille. Même pas un peu boudeuse ou rancunière d'avoir été délaissée, non… Comme si rien n'avait bougé pendant ce long silence.

L'essence du rock 

 Zoom
La mise en orbite se poursuit avec 'Satellite' ou comment l'idée saugrenue d'inventer le reggae serait venue à Black Sabbath. C'est graisseux lourd et puissant, chanté en duo par Alison et Hince. Quatre minutes de retour en arrière, à l'essence du rock ou, en tout cas, aux valeurs qui ont forgé The Kills, il y a onze ans déjà.
2 morceaux, 8 minutes, 2 tubes. On continue ? 'Blood Pressures' est tout au long de ses onze plages artistiquement bitumeuses, de vraies retrouvailles avec l'univers du duo. On sent bien, ici où là, un peu de facilité alors qu'on aimerait de l'aisance ('DNA'). 'You don't Own the Road' (Track 10) est très inspiré de 'Love Is The Drug' de Roxy Music. Mais Jamie Hince pourraient avoir plus mauvais goûts côté inspiration. Dans la catégorie « facteurs déroutants », l'album a des petits airs pop assez inhabituels pour le tandem. La voix d'Alison Mosshart glisse dans les aiguës façon Debbie Harry (sur 'Baby Says' – encore un tube ?). Avec ces mélodies susurrées de sa voix voilée par la clope, elle n'en agace qu'un peu plus notre libido. La surprise passée, le constat est sans appel : tout cela fonctionne parfaitement et la ligne reste intacte même sous le patronage blues électrique, garage rock et punk 79. Si vous en doutez, glissez directement sur l'épilogue de l'album, 'Pots & pans'. C'est une réponse parfaite aux reproches de ceux qui assurent que The Kills est mort en flirtant avec le glamour.






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