De leurs propres aveux, les six membres de Moriarty, actuellement sur les routes de France, ont une case en moins, cette « missing room », titre de leur deuxième album. Un disque éclectique et électrisant né de leurs expériences lors de leurs tournées et qui comporte des « chansons élevées en plein air, massées à la bière, garanties sans engrais artificiels ! »
En mars dernier, vous avez investi la salle du Trianon, pour une semaine de concerts à guichet fermé... Que vous a apporté cette résidence ?
C'était la première fois qu'on jouait aussi longtemps dans un théâtre, qu'on transformait un lieu de concert en notre habitat provisoire. On est tombés fous amoureux de cette bâtisse aux allures de maison hantée, ancien temple du cinéma bollywood, qui laissait affleurer tous les fantômes. Dans notre guesthouse, on a accueilli plein d'invités : un joueur de théorbe, Moriba Koïta, un virtuose du luth malien et conteur extraordinaire, un quatuor à cordes... Tous ces amis proviennent de rencontres sur la route. Ces sept jours, il y a avait de la magie dans l'air, une étincelle palpable, tangible !
Les lieux dans lesquels vous jouez, comme certaines églises, influencent-ils votre musique ?
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Pour ce disque, 'The Missing Room', la tournée a précédé le studio... Votre album s'est-il nourri de la route ?
Lorsqu'on écrit une chanson, elle possède rarement sa forme définitive : elle reste perméable à l'environnement, aux réactions du public, à nos propres émotions... On voulait donc que nos titres s'imprègnent de cette énergie ! C'est toute la différence entre un animal qui grandit dans la cage d'un studio, et celui qui croît en liberté, sur la route. Nos morceaux ne sont pas des poulets de batterie, mais des chansons élevées en plein air, massées à la bière, nourries à la vie, garanties sans engrais artificiels !
Que signifie votre titre 'The Missing Room' ?
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Que racontent votre musique et vos textes ?
Ils relatent notre film noir, ce destin qui finit toujours par rattraper le héros, même lorsqu'il se rebelle face à la fatalité. Il y est question de femmes, d'hommes, de pertes, de ruptures avec l'enfance, de mort, de manque... Mais nous ne sombrons jamais dans le pathos. Il y a toujours une bonne dose d'humour, d'absurde, de cocasse ! Nous voyons nos musiques comme de belles cérémonies d'enterrement, avec de la tristesse mais aussi de la joie, du majeur, du mineur, des couleurs !
Vous parlez aussi de fantômes... Qui sont-ils ?
Ce sont toutes ces histoires que l'on a croisées sur la route, et qui volent dans l'air comme les lettres planent dans ce Mémorial des Lettres Fantômes de Nagano, ces missives qui ne sont jamais arrivées à leur destinataire. Et puis, il y a toutes ces âmes, nichées dans les objets/instruments aux longues vies... Sur scène, il y a nous et les esprits.
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